Home Best of Chroniques Blue Note, le meilleur du jazz depuis 1939

Richard Havers / Ed. Textuel

Blue Note

Fallait-il être passionné ou inconscient pour créer une maison de disques à une époque où des mastodontes comme Columbia Records régnaient sur la planète ? Sûrement un peu des deux. Aidé par l’écrivain Max Margulis et rejoint par le photographe Francis Wolff, Alfred Lion démarre l’aventure Blue Note en 1939 : il choisit les musiciens tandis que Francis gère l’image. Dans les années 1950-60, le label finance les répétitions juste avant les enregistrements. Forcément, les meilleurs se bousculent au portillon (Miles Davis, Art Blakey ou Thelonious Monk…). Ce mécénat déguisé, combiné à l’arrivée de l’ingénieur du son Rudy Van Gelder et ses célèbres gants blancs, donne naissance au mythique « son Blue Note ». En 1956, Reid Miles les rejoint et crée une identité graphique reconnaissable entre toutes. Sous la plume de Richard Havers, cette histoire devient un roman intelligemment chapitré, nourri par une incroyable richesse iconographique : planches contact originales et intimité des studios, on sent l’odeur de cigarette qui plane au dessus des micros… Ces 400 pages racontent 75 ans d’un label visionnaire, une histoire sans équivalent dans le monde du jazz. Un objet précieux, de ceux que l’on prendra éternellement plaisir à feuilleter.

Hugo Dewasmes

éd.Textuel, 416p., 59€

Articles similaires