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Maniaco-expressif

Son nom ne vous dit peut-être rien, mais vous avez forcément croisé l’une de ses créatures. Corps bizarroïdes, dents proéminentes et yeux exorbités… les Maniacs sont partout ! à la Fnac, sur Facebook, avec les MGMT (ils habillent la pochette de Kids), et même sur les cornets de frites de Mac Do. Lors la dernière Coupe du monde de football, le géant de la bouffe qui rend bouffi s’est payé un petit lifting. Et a donc fait appel aux talents de Skwak ! Pourtant, les Maniacs sont nés il y a dix ans « en réaction à cette idée de trop plein, de surconsommation », confie l’illustrateur lillois. Comme une espèce de miroir déformant de notre société boulimique. Un paradoxe ? Skwak, alias Jim, 37 ans, se défend de jouer les messagers : « je ne me trouve pas légitime pour dire aux gens quoi penser ». Une proximité avec les multinationales qui lui vaut parfois le même procès (facile) subi en son temps par Dali lorsqu’il dessina le logo de Chupa Chups. C’est oublier que l’art a souvent eu besoin de mécènes et que les rois ont changé avec le monde… Quoi qu’il en soit, l’univers de Skwak, « coloré, ludique et en mouvement », n’en reste pas moins profond. Est même régi par un « alphabet », un « langage » sous-jacent: « avant de dessiner, j’écris des histoires absurdes. Il y a beaucoup de sens de lecture dans mes tableaux ». Et si le natif de Béthune affiche un naturel plutôt réservé, c’est tout un monde à la Tolkien qui bouillonne dans sa caboche, « avec des codes, des personnages qui évoluent ». Mais au fait, ça veut dire quoi Skwak ? « En fait, je ne donne jamais la même raison », rit-il. On retiendra la version « sonorité ». L’autre veut que cela signifie « charlatan », en slang. Vous avez dit ironique ? Plutôt protéiforme, comme les Maniacs.

Julien Damien

Exposition à partir du 12.12, Art to Be Gallery, 44 rue Saint-André, Lille

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