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Fonds Perdus

(Seuil, coll. Fiction & Cie)

Hier Vice Caché, aujourd’hui Fonds Perdus, comme un diptyque : deux detective stories, deux villes emblématiques (LA/NYC), deux moments de bascule de l’Histoire (la fin de l’utopie hippie et l’avènement de Nixon contre l’éclatement de la bulle Internet et la chute des tours jumelles). Mais l’enquête de Maxine Tarnow, chasseuse de fraudes prise dans une toile vertigineuse, donne ici lieu à un roman plus dense et plus important que son prédécesseur. La tension que le récit haletant fait subir à l’époque dépeinte – quasi-contemporaine et pourtant irrémédiablement révolue – transforme Fonds Perdus en bouleversant requiem, au delà de la figure imposée du roman sur le 11 septembre. Comme toujours Pynchon s’intéresse à l’articulation entre surface et profondeurs, qu’il s’agisse du mythique Xibalba ou de l’eldorado geek du Deep Web. RIP le deep nous dit le Pynch avec inquiétude et humour suraiguisés, brassant roman noir, technothriller ou chick lit, poursuivant ce travail sur toutes les formes pop(ulaires). Parfaite porte d’entrée sur l’univers pynchonien, et foudroyante introduction à notre monde.

Rémi Boiteux

448p., 24€.

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