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Bucarest Express

Réalisateur de pubs multi-primé, Fredrik Bond cultive une esthétique tourbillonnante dans son premier long-métrage, rêverie psychédélique dans les ruelles poisseuses de la capitale roumaine. Toutefois, le Suédois s’égare dans les méandres d’un scénario imbriquant inutilement les genres.

À la mort de sa mère, Charlie Countryman, déboussolé, se rend à Bucarest suivant les dernières volontés du fantôme de sa génitrice. L’Américain y tombe amoureux de la mystérieuse Gabi, violoncelliste au regard envoûtant et ex-compagne d’un chef de la pègre locale. Ce pitch résume les faiblesses d’une oeuvre revendiquant maladroitement diverses influences : la comédie romantique (la relation entre Charlie et Gabi), le film de mafieux (Shia LaBeouf, chien fou qui a flirté avec l’ex-femme du patron est suspendu par un pied au-dessus de la Dambovita) et le réalisme magique servi par quelques métaphores risibles, tel ce nuage nacré pour représenter l’âme s’échappant du corps des défunts. Franchement ! Limiter Charlie Countryman à un patchwork brouillon serait pourtant injuste. Maîtrisé visuellement – à la limite de l’épate –, filmé sous ecstasy dans une ville entre éclat et crasse encore peu montrée à Hollywood, ce délire tortueux dégage un souffle de vie inattendu qui doit surtout à la performance de ses interprètes – l’incontournable Mads Mikkelsen en tête. Une jolie BO embarque in extremis le spectateur, laissant l’impression d’une œuvre singulière, parfois confuse mais prometteuse pour la suite de la carrière du cinéaste.

Marine Durand

Un film de Fredrik Bond, Avec Shia LaBeouf, Evan Rachel Wood, Mads Mikkelsen, Rupert Grint…
Sortie le 14.05

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