Gregory Porter
Keep the faith
Pourquoi se gausse-t-on de rockers réac’ tels Miles Kane, The Strypes ou Jack White, si l’on défend le soulman Cody ChesnuTT ou le crooner Gregory Porter ? Bonne question. À laquelle on ne répondra pas. Pas à une contradiction près, on fond pour ce jazz vocal entendu mille fois ailleurs, il y a longtemps – pensez Ray Charles, Bill Withers ou Nat King Cole. Alors, pourquoi célébrer ce Californien, 42 ans au compteur et l’imaginaire coincé au plus tard dans les seventies ? Sans doute parce que si les blancs-becs précités se contentent de singer leurs grands-parents en collant de bien tristes refrains (c’était mieux avant, entend-on à chaque vers) des apôtres de la trempe de Porter transmettent une flamme, une soul hors d’âge qui traverse les époques. Du passéisme ? Fi ! L’éternité ne se préoccupe pas de telles contingences.