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Mafia Douce (Discograph/Harmonia Mundi)

Single liminaire de Pendentif et fausse profession de foi, God Save La France contenait ce vers évocateur : « J’ai quitté mon pays pour gagner l’élégance ». L’exil est-il nécessaire ? À l’écoute de Mustang, Aline, Lescop, Yan Wagner, La Femme (et beaucoup d’autres, voir ci-contre) rien n’est moins sûr. À moins d’aller farfouiller par-delà les mers pour nourrir sa pop d’éclats électroniques, hédonistes et nacrés. Le genre de choses dont seuls les Anglais et Américains sont capables, pensent les béotiens. Or donc, ce quintette bordelais né il y a trois ans signe un premier LP qui fera date – et des émules, forcément. Sans jamais verser dans l’étalage d’érudition, ces douze titres permettent de déceler des influences, conscientes ou non (de Sarah Records à New Order, d’Elli à Memory Tapes, qui a d’ailleurs remixé l’engageant Embrasse-Moi). Ces balises posées, ces jeunes gens (vraiment) modernes slaloment entre les langues et les ambiances, languides ou frénétiques, et signent des chansons nerveuses et sensuelles, chipies et mélancoliques, contant des souvenirs de fêtes, des lendemains qui chantent, des histoires d’amour d’un soir ou d’un été… Une adolescence qui n’en finirait pas, en somme.

Thibaut Allemand
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