Home Exposition Barthélémy Togo, Print Shock

L'International

© ADAGP 2013

Né au Cameroun voici quarante-cinq ans, Barthélémy Toguo se présente comme un homme attentif aux événements de son temps. ce globe-trotteur ayant étudié à Abidjan, Grenoble et Düsseldorf interroge le statut de l’étranger, les échanges Nord-Sud et les mouvements de population. Photographe, scupteur, dessinateur, ce désormais parisien pose un regard tantôt désabusé, tantôt amusé sur le monde qui l’entoure. En témoignent les tampons géants et les aquarelles exposés à Gravelines. Rencontre avec un créateur au sens large : libre.

Comment se présente cette exposition ?
À Gravelines, nous avons retenu mes tampons, un volet important de mon travail, quoique méconnu. Initié il y a dix ans environ, je le renouvelle régulièrement au gré de l’actualité. Je mets en exergue des mots comme autant de cris, porteurs de revendications, des interpellations sur des problématiques de déplacement, de voyage, d’exil.

Renvoient-ils à votre histoire personnelle ?
En effet, l’idée de départ consistait à retranscrire les tampons décorant mon propre passeport, pour pointer la lourdeur de l’administration et des situations d’injustice.

La question des racines traverse aussi votre oeuvre…
Oui, mais les thèmes que j’aborde sont universels et concernent tout le monde du nord au sud. Je ne revendique pas une africanité ni ne concentre mon propos sur les problèmes de l’Afrique. Je suis fasciné par l’idée de voyage, d’exil, l’idée de quitter un lieu, d’aller à la rencontre de l’autre.

Quelle est votre position vis-à-vis de l’idée de frontières ?
Je cultive l’utopie d’un monde sans frontières où tout le monde profiterait des Alpes, des sculptures de l’île de Pâques ou de la Tour Eiffel. Il existe aussi des collections d’art auxquelles chacun devrait avoir accès. Mais hélas, à l’heure du capitalisme roi, les déplacements sont surtout liés à des raisons économiques, concentrées sur quelques destinations. Ce qui crée des déséquilibres, des tensions.

Avez-vous justement pris en compte la spécificité de notre eurorégion ?
Je m’étais déjà intéressé au centre de Sangatte. Évidemment, cette situation me touche, tout comme celle de Lampedusa en Italie, des migrants et des organismes qui s’en occupent.

On devine malgré tout de l’humour dans votre oeuvre…
Bien sûr. Lorsque je passe la frontière avec une valise en bois, par exemple, je critique les fouilles systématiques. Provoquer gentiment les douaniers à fouiller des valises hors-norme m’amuse beaucoup.

Nicolas Pattou
Informations
Gravelines, Musée du dessin et de l'estampe originale

Site internet : http://www.ville-gravelines.fr/expotemp/02-%20PAGE%20WEB/01Musee/Musee.html

Ouvert tous les jours, sauf le mardi.
De septembre à Juin de 14h à 17h. Week-end:15h-18h.
Juillet-Août: 14h-18h et du vendredi au dimanche: 10h-12h/15h-18h

Tarifs
2€ / Gratuit: - de 18ans, étudiants
1e dimanche du mois gratuit pour tous: visite guidée de 15h à 18h.
Association Les Amis du Patrimoine de Gravelines et personne ayant 1 ticket d’entrée aux musées de Dunkerque ou Calais : 1€

>29.09.2013lun, mer & jeu, 14h>18h, ven, weekend et jours fériés, 10h>12h, 15h>18h, 2/1€, gratuit
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