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Avi Mograbi

Qu’il s’agisse d’Ariel Sharon, de soldats israéliens ou de sionistes extrémistes, Avi Mograbi a souvent filmé ses ennemis politiques. Dans son nouveau documentaire, l’enjeu est différent. Ali est un ami – et celui qui lui apprend une langue presque bannie en Israël, l’arabe. Le pacte qui ouvre le film est capital : les deux hommes feront celui-ci ensemble afin que l’image d’Ali ne soit pas involontairement instrumentalisée. Ali l’Arabe d’Israël et Avi l’Israélien apprenant l’arabe font ainsi cause commune, transgressant des frontières que d’aucuns voudraient infranchissables. Or, c’est précisément l’objet de l’oeuvre : remonter vers le passé (par les archives, les histoires racontées, la visite de lieux) pour constater à quel point ces distinctions sont sans fondement. Ce faisant, ils dessinent dans un présent violent la possibilité d’un avenir commun.

Raphaël Nieuwjaer
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(c) Michael Crotto / Gaumont