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Femen

(Calmann-Levy)

Leurs actions seins nus au x cris de « l’Ukraine n’est pas un bordel ! » leur ont valu l’att ention des médias pendant l’Euro 2012. Désormais implantées en France, les fondatric es de Femen dévoilent, av ec la journalist e Galia Ackerman, la naissance de leur engagement et leurs ambitions pour les femmes.

Renouveau du féminisme ou militantisme sexiste et contre-productif ? Les activistes de Femen divisent. Avec ce manifeste, les quatre Ukrainiennes à l’origine du mouvement tentent d’éclairer sur leurs méthodes et de clarifier un message souvent brouillé. Lors de mises en scène choc, Anna, Sacha, Oksana et Inna souhaitent combattre à la fois les dictatures, les religions ou la prostitution, coupables d’entraver la liberté des femmes. Récupérer un « droit de propriété » sur le corps féminin devient alors leur meilleure arme contre l’oppression du système patriarcal. Et ça marcherait : selon elles, la rage qui bouillonne dans ce féminisme à la cuisse ferme a trouvé un écho inattendu en Europe, où les Femen auraient ouvert plusieurs centres d’entraînement, et dans le monde arabe. On ne peut qu’admirer le courage de ces « sextrémistes » prêtent à risquer leur vie pour leurs idées. Hélas, elles ne parviennent pas à éviter le piège de la caricature masculine – l’homme est invariablement ramené au triptyque foot, bière, sexe – et de la contradiction : ainsi, une fille qui « pèse 120 kilos ne correspond pas vraiment à l’image des Femen » explique l’une d’entre elles. Comme une légère impression de gâchis.
280 p., 17,50€

Marine Durand
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