Home Best of Interview Frédéric Cambourakis

© Ivan Brunetti

Il est le fondateur des éditions du même nom. Cet ancien libraire a sauté le pas en 2006, afin de défendre des écritures exigeantes et méconnues. Interrogé sur les graphic novels, il dresse un constat sans appel. Le livre vit-il ses dernières heures ?

Quelle différence faites-vous entre bande dessinée et roman graphique ?
Aux USA, le terme graphic novels fut créé pour se différencier des comics. Mais en France, c’est un outil de communication et de publicité dont se servent les agents et les commerciaux pour désigner une partie des BD. Ça m’énerve un peu qu’on Chroniques sépare les deux. Même si ce terme recouvre une réalité, le roman graphique est une forme de bande dessinée, tout simplement.

Comment expliquez-vous l’engouement actuel pour ce type de BD ?
Persepolis de Marjane Satrapi et Le Chat Du Rabbin de Johann Sfar, qui n’est pas un roman graphique d’ailleurs, ont représenté un tournant et fait découvrir la BD à un nouveau public. Cette explosion a favorisé l’apparition de nombreuses maisons indépendantes, qui ont profité de l’impulsion donnée par L’Association. Mais leur public n’est pas forcément fidèle, c’est pourquoi je ne vois pas d’engouement. Hélas, il s’agit plutôt de stagnation, voire de régression.

Quel avenir pour la bande dessinée ?
Cet avenir dépend de celui du livre en général. Les librairies ferment les unes après les autres – prenez le cas de Virgin, par exemple. Je ne suis pas sûr qu’il reste beaucoup de maisons d’édition d’ici trente ans. Donc l’avenir du roman graphique est aussi lié à la crise du livre.

F.A.
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