Home Best of Chroniques Les Bêtes du Sud sauvage

Contre vents et marées

de Benh Zeitlin

Un premier film, signé Benh Zeitlin, qui rafle la Caméra d’Or à Cannes puis le Grand Prix du Festival de Deauville … Forcément , une curiosité. Quand de surcroît cette reconnaissance n’est pas galvaudée, on peut légitimement recommander Les Bêtes du sud sauvage à tous les amoureux d’un cinéma sensible et iconoclaste .

Hushpuppy a six ans et vit en Louisiane, dans le bayou, avec son père. Une existence simple et heureuse sur leur petit bout de terre, malheureusement menacé par la fonte des glaciers et la montée des eaux. On tente de les déloger, pour leur bien. Mais la poignée d’habitants que compte la parcelle fait de la résistance. Aller s’installer ailleurs ? Plutôt mourir ! Sur cette trame réaliste se greffe une dimension beaucoup plus rocambolesque, mystique, poétique. C’est en effet le point de vue de Hushpuppy, qui intervient notamment en voix off, que l’on suit. Un regard enfantin, innocent, se pose alors sur les événements. Celui d’une petite fille courageuse qui a perdu sa mère, fascinée par une légende que l’on vient de lui raconter : celle du retour des aurochs préhistoriques.

Étrange et fascinant
Ce long-métrage réussit le tour de force de tendre à l’universel alors que le monde dans lequel évoluent Hushpuppy et les siens nous est totalement étranger. Leur mode de vie, leur quotidien sont aux antipodes des nôtres. Pourtant on est bouleversé par l’histoire de cette fillette et de cette communauté. À l’image de son affiche, pleine d’étincelles, ce film est une fête, un hymne à la nature, à la vie, aux sensations. Une explosion d’émotions est promise au spectateur qui acceptera de perdre ses repères et de se laisser guider par la puissance évocatrice des images. De quoi retrouver une âme d’enfant, assurément.

Audrey Jeamart

Avec Quvenzhané Wallis, Dwight Henry, Jonshel Alexander…
Sortie le 12.12


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