Home Cinéma The Sound of Belgium

Il était une fois la new beat, une fois

de Josef Devillé

Attendu depuis six ans, The Sound of Belgium, documentaire sur la New Beat signé Jozef Devillé, arrive enfin sur nos écrans*. L’occasion de replonger dans cet âge d’or de la musique électronique (1987- 1990), quand la Belgique était ZE place to dance. Aciiiiiid !!!

C’est un temps que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître : celui du Boccacio et de l’Extreme, de Lords of Acid et des colliers VW, du fameux « VDB, tu ne vas pas crever ! ». À la fin des années 80, une révolution sonore, sociologique et culturelle plaçait la Belgique au centre de toute les attentions : il aura suffi d’un accident (un 45 tours, Flesh, du groupe EBM A Split Second, joué par un DJ à la vitesse d’un 33) pour que naisse la New Beat. Un cap, que dis-je, une véritable péninsule, puisque de ce beat robotique devenu très vite roboratif pour des millions de jeunes, découleront les années 90, la vague techno, les raves, le clubbing, la liberté et l’émancipation, vécus à fond par une génération, tout un pays dont la devise nationale n’aura jamais si bien sonné : l’union fait la force ! Une force qu’on puisait dans le même tempo toute la nuit, comme une drogue euphorisante.

Let there be us
En remontant jusqu’à l’aube du xxe siècle, ce documentaire traduit admirablement la passion de la Belgique pour la musique de danse en général et électronique en particulier. Il insiste sur sa situation idéale à la fin des années 80 (aux avant-postes en Europe, pour accueillir les productions en provenance des Etats-Unis ou d’Angleterre). Et sur l’émergence d’un son propre au royaume, plutôt sombre, synthétique mais toujours dansant. En rappelant aussi que l’invention de la bakélite, donc du vinyle, était belge ou encore le rôle des orgues Decap à cartons perforés (de la musique déjà jouée par des machines donc), Jozef Devillé flirte avec l’hagiographie. Mais on aurait tort de lui en tenir rigueur… Sans cette phénoménale histoire, et surtout sans la New Beat, l’électro d’aujourd’hui n’aurait pas la même saveur : co-co-ri-cooo !

Grégory Escouflaire
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