Home Théâtre & Danse Le Bourgeois Gentilhomme

Connaissance des Arts

Denis Podalydès
© Pascal Victor, ArtComArt

Denis Podalydès s’attaque à un classique parmi les classiques : Le bourgeois gentilhomme. Reprenant la forme originale de la pièce de Molière, il convoque tous les arts sur scène, et en offre une version moderne et enlevée.

Le personnage de Monsieur Jourdain a offert au théâtre comique certains de ses passages les plus célèbres. La tirade « Belle marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour » résonne dans toutes les salles de classe. Il fallait donc de l’audace pour s’attaquer à un mythe comme Le Bourgeois Gentilhomme. Et encore plus pour représenter la pièce dans sa forme d’origine : la comédie-ballet, telle qu’elle fut présentée en 1640 à la Cour de Louis XIV. Denis Podalydès, aux commandes de cette nouvelle version euphorique, s’est entouré d’illustres artistes pour mener à bien son projet de spectacle total, mêlant chorégraphie, musique, chants lyriques et théâtre. Les costumes, qui associent avec brio brocarts clinquants et imprimés léopards, sont signés Christian Lacroix (déjà partenaire du metteur en scène pour Cyrano de Bergerac en 2006) tandis qu’ Eric Ruf prend en main la scénographie.

La communion des arts
Sur scène, la magie opère. Les corps virevoltants répondent aux mélodies de Lully jouées par l’Ensemble Baroque de Limoges. Un ballet de notes ponctue les dialogues savoureux de Molière. Et surtout, on rit franchement devant ce Bourgeois burlesque et les pitreries de Pascal Rénéric, incroyable Monsieur Jourdain : il bondit, s’esclaffe, gesticule en apprenti gentilhomme. Il émeut, aussi, en bourgeois balourd et incompris, essayant vainement de s’élever -toujours- au rang des « personnes de qualité ». Le spectacle offert par Podalydès, qui gagnerait à être un peu plus concis  (la pièce dure 2h50) est une réussite. Quatre rappels ne sauraient mentir.

Marine Durand
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