Home Best of Interview Dossier Clubs : interview de Jennifer Cardini

© Kompakt

Ex-résidente du Pulp et du Rex Club , un pied chez Kompakt et l’autre chez Kill The DJ, la niçoise Jennifer Cardini vit et travaille à Cologne. Ses sets déploient une techno abrasive, sombre, moite et hors-tendance . Entre deux avions, elle nous accorde un peu de son temps, évoque la création de son label et son passage à Lille.

Vous lancez aujourd’hui le label Correspondant. Pourquoi ce choix ?
Après 10 ans de résidence au Rex, j’ai pensé que les soirées Correspondant pouvaient se décliner de façon plus concrète. Histoire de tenir quelque chose entre les mains, pas juste de simples flyers. On m’a toujours donné beaucoup de démos et certaines sont très bonnes. Alors pourquoi ne pas les publier ?

Quelle en sera la ligne artistique ?
L’affectif. Je pourrais tout à fait sortir des disques dans l’esprit de Chromatics, Beach House ou Connan Mockasin. De manière générale, Violator de Depeche Mode ou n’importe quel album de Tindersticks sont des incontournables pour moi. J’écoute peu de musiques électroniques à la maison, car je passe trois à quatre heures à préparer mes sets du weekend. Alors le reste du temps, je mets autre chose. En ce moment, le Requiem de Mozart tourne pas mal.

L’euphorie et la danse ne semblent pas être vos priorités…
Non, pourtant ma musique est précisément ma définition de la danse et de l’euphorie. Il existe des recette faciles, un peu vulgaires et surutilisées, mais ça ne me correspond pas. Et puis, je vais me faire taper sur les doigts en disant cela, mais il n’existe pas non plus des milliers de bons disques dancefloor. Alors, non, je n’envoie pas la sauce à chaque fois, je favorise l’émotionnel.Ça vient aussi de mon éducation de clubbeuse. Lorsque j’ai commencé à sortir, j’aimais les afters, les nappes, la musique plus profonde. Mais de quatre à six heures, quand ça tabassait, j’étais plutôt dehors. La confusion totale, l’excès de montées et d’effets ne me touchent pas.

Qu’est ce que vous venez chercher au NAME ?
L’ambiance est conviviale, les affiches sont soignées, rigolotes. En France, il y a les Nuits Sonores et le NAME, qui me correspond d’autant plus par son aspect club. Mon passage à la Condition Publique m’avait beaucoup plu. Et puis la nourriture est super bonne. Je viens pour bien manger ! (Rires.)

propos recueillis par Florian Koldyka
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