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Flagrant World

Mute / Naïve
© DR

Trop têtu pour se résoudre aux formats pop établis, Yeasayer compose de sinueuses lignes rythmiques, délibérément complexes. Évoquant tour à tour Holy Fuck ou Animal Collective, Flagrant World prolonge les expérimentations du précédent album (2010). Équipés de nouveaux séquenceurs ElecTribe, les New-yorkais mènent une danse funèbre : voix vocodée et batteries synthétiques capitonnent les boucles. Psychédélique, païen, et inspiré par l’un des albums berlinois de Bowie (Lodger, 1979), ce disque évoque les craintes de son auteur (Demon Road), le dernier soupir (Blue Paper, référence au certificat de décès ?) ou encore le souhait d’immortalité (Longevity). Henrietta rend ainsi hommage à feu Henrietta Lacks, dont les cellules (connues sous le nom de lignée HeLa) sont les premières à avoir été cultivées in vitro. Leader en plein doute, Chris Keating revient à l’essentiel, à ses premiers penchants pour le R&B contemporain. Ça tombe bien, le cousin clinquant du hip-hop n’est-il pas le support idéal pour s’épancher sur des beats futuristes ?

Florian Koldyka
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