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Annonce La Couleur

© Malika Favre

« J’ai passé un Bac S ». Pas banal, cette ouverture. Parmi les graphistes que nous défendons, peu se destinaient à une carrière scientifique… Mais Malika Favre n’est jamais là où on l’attend. Celle qui tâtait du crayon de couleur depuis son plus jeune âge entra, le fameux bac en poche, à l’école d’art Olivier de Serres, à Paris. Avant de prendre la tangente pour un simple stage à l’agence Airside, à Londres…. Et voici huit ans qu’elle y vit. « En Angleterre, le dessin et les arts graphiques sont vraiment mis en valeur. Contrairement à la France, ils n’ont pas cette image un peu enfantine », se réjouit-elle. Pas enfantin pour un sou, ses abécédaires à l’érotisme saphique lui ont valu des éloges, mais le travail présenté dans nos pages est très différent. « Ce sont des travaux personnels, sans commande préalable ». Même si, certains ont depuis été utilisés par des marques… Préfère-t-elle répondre à des commandes, ou rester totalement libre ? « Bosser sous contrainte me plaît. Cela me force à me renouveler, à bousculer les habitudes ». Devant ces œuvres, on est immédiatement happé par l’économie de couleurs et la pureté du dessin vectoriel. « Si un dessin fonctionne en trois couleurs, pourquoi en rajouter ? Travailler à l’ordinateur m’a permis de me débarrasser de manies acquises dans l’enfance, où j’étais très influencée par les mangas, par exemple ». Et aujourd’hui ? Si cette épure peut évoquer Jamie McKelvie, la jeune Française ne cite pas d’influence, mais apprécie Jean Jullien ou Mr Bingo : « J’aime les artistes dont le travail est à l’opposé du mien, révélant ce que je ne sais pas faire », explique-t-elle modestement. En attendant un nouveau contre-pied ?

Thibaut Allemand
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