Home Cinéma Les trente glorieuses

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Créé en 1982, le festival Anima affiche un remarquable essor. Jugez plutôt : ce rendez-vous annuel a projeté les œuvres d’un Tim Burton encore inconnu et multiplié sa fréquentation par vingt. Véritable institution bruxelloise, il a quitté le petit atelier des temps héroïques pour l’imposant Flagey. Retour sur 30 années de recherche et de création.

« Au début, on était tout content quand on avait trois nouveaux longs métrages à présenter », se souvient, amusé, le co-directeur Philipe Moins. Effectuant désormais sa sélection parmi plus de mille projets – tout formats confondus –, il mesure le long chemin parcouru : « Il y a eu trois grands bouleversements : la professionnalisation du métier, l’abolition de la frontière entre les animations artistique et commerciale, et l’apparition des nouvelles technologies ». Pour Anima, seuls l’esprit de compétition et la volonté d’avancer sont immuables. Les concours constituent « l’épine dorsale du festival, poursuit Philippe Moins. Ils révèlent les tendances de demain ». Il cite alors les longs métrages Aloïs Nebel (2011) du tchèque Tomas Lunak et Tatsumi (2011) du japonais Eric Khoo comme deux nouveautés incontournables. Puis le court Romance (1999) de Georges Schwizgebel, sommité de l’animation suisse. Résolument tourné vers l’avenir, Anima n’en délaisse pas pour autant ses anciennes valeurs : « Nous ne crachons pas sur le jeune public, insiste le co-directeur. Cela tient à l’histoire du festival. Et puis, c’est un public d’avenir… ». Peut-être même les Tim Burton du futur. Qui sait ?

texte : Cédric Delvallez

ANIMA 17>26.02, Bruxelles (Flagey), Liège, Charleroi & Gand, 7,5/6,5/5,5€ (pass : 65€), +32 (0)2 641 10 20

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