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© Cici Olsson

De Bruxelles à Tokyo, le jeune auteur-metteur en scène belge Fabrice Murgia promène un théâtre hybride qui ne semble pas connaître de frontières. Ses créations sont de minutieux dispositifs mêlant vidéo et arts numériques, incitant l’acteur à s’y trouver une nouvelle place, et le spectateur à repenser sa perception de la scène.

« Je suis un malade d’information. J’ouvre mon écran toutes les cinq minutes, ça devient gênant », reconnaît Fabrice Murgia. Une manie bien contemporaine que l’on retrouve dans ses spectacles. Pour Life : Reset / Chronique d’une ville épuisée et Exils, il a utilisé le même procédé : une toile séparant le public de la scène, sur laquelle sont projetés textes, photos ou vidéos. Est-on devant son ordinateur, sa console de jeu, sa télé ? En tout cas, nous sommes de plus en plus seuls, nous montrent les spectacles de Murgia. « Life : Reset parle de l’émergence d’une nouvelle forme de solitude via Internet et les réseaux sociaux. J’essaie de faire résonner les mondes virtuels comme des utopies. L’impalpable est extrêmement théâtral pour moi ». Exils quitte la sphère du web pour interroger la réalité de la démocratie en Europe, à travers le traitement des migrants dans les centres fermés. Préférant les questions aux réponses, Fabrice Murgia refuse d’affirmer un point de vue clair : « Au delà du politique, c’est le sentiment d’exils de nos vies, d’effacement derrière un système, qui m’intéresse ».

Madeleine Bourgois

Exils, jusqu’au 11.02, Bruxelles, Théâtre N ational, mar >sam 20h30 (sf mer 19h30), 20/11€, +32 (0)2 203 53 03
Life : Reset / Chronique d’une ville épuisée, 15>17.02, Courtrai, Théâtre Antigone, 20h,
10/5€, +32(0)562 408 87

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