De l’encre
Nejma aligne les petits boulots et deale un peu. Surtout, l’étudiante écrit et pose un flow vindicatif (on pense souvent à… La Rumeur) en compagnie de son producteur. Dans la dèche et contactée par une major, la jeune femme accepte, à contre-coeur, de devenir ghostwriter (nègre, quoi) et rédige les textes cucul la praline de Diomède, un gentil slammeur. Un poil manichéen avec le monde des majors, sauf pour qui connait Pascal Nègre, De l’Encre jongle entre humour à froid (Diomède, caricature du pathétique Abd Al Malik) et cinéma social. Les hauts-parleurs de la Rumeur filment caméra à l’épaule, au plus près des corps et des regards. Et signent une belle fiction sur le hip-hop (français), ses codes et sa ligne de conduite, pas loin d’un Kéchiche dans son insolent réalisme (la scène du kébab, celle du repas en famille). Coup d’essai, coup de maître !