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Sacrées bobines

Paul Griffiths (c) Erika Iris Simmons

Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme – oui, parfois on cite des chimistes guillotinés dans nos articles. En tout cas, Erika Iris Simmons a bien fait de conserver son bric-à-brac. C’était il y a une dizaine d’années. « Je n’avais plus d’argent et devais créer quelque chose pour m’en sortir, se rappelle-t-elle. J’ai fouillé tous les tiroirs de ma maison pour trouver du matériel. Je suis alors tombée sur une vieille cassette… ». Et voilà le résultat ! Vous l’aurez compris, cette Américaine déroule des bandes magnétiques antédiluviennes (audio ou vidéo) pour brosser le portrait des artistes qui les hantent. Intitulée Ghost in The Machine, cette série célèbre les fantômes de Jimi Hendrix (sa première œuvre), Bob Dylan, Prince, The Clash, John Lennon… Nostalgiques (difficile de trouver une K7 de “millennials”), ces images sont réalisées sans trucage numérique (ça aurait été un comble). Un peu de colle, une paire de ciseaux, et le tour est joué. Comme son sujet, la tech- nique est donc “old school”. La Chicagoane nourrit ainsi une certaine fas- cination pour ces totems pop archaïques, cherchant à « inscrire le passé dans l’avenir ». Auteure de compilations dans sa jeunesse (comme tout le monde dans les années 1980), elle juge ces reliques « plus humaines, et même interactives ». Et peut toujours compter sur quelques dons pour se procurer sa matière première. « Eh oui, l’heure est au recyclage, dit-elle. D’ailleurs, on devrait tous réutiliser un peu plus nos déchets, ils ont tellement de potentiel ». Promis, on arrête de tout jeter !

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Julien Damien
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